Joyeux, instructif, gourmand… le 2e anniversaire de l’épicerie La French Coop a fait le plein ce dimanche 21 novembre 2021. Retour sur les 2 ans de La French Coop, comme si vous y étiez !
La journée débute dans le quartier de la Gare, autour d’un café d’accueil Grain de Sail (une marque très appréciée des adhérents pour sa vision du transport de marchandises en voilier-cargo), au 23 rue de Bretagne. Des adhérentes comme Alice et Mirabelle y renseignent les curieux qui s’y arrêtent.
Puis direction le quartier de la Mairie pour des festivités hautes en couleur.
« Nous sommes fiers et heureux ! ». En 2 mots, Stéphanie, présidente de La French Coop, décrit l’état d’esprit des adhérent.e.s. Et dans la salle Art déco du Petit théâtre d’Asnières-sur-Seine, la fierté et le bonheur se lisent sur les visages de la cinquantaine de personnes venues fêter le 2e anniversaire de la French Coop l’épicerie.
« c’est un gros challenge et je compte sur vous »
Après cette année difficile, se retrouver pour célébrer est un vrai bonheur.
« Ce projet est un succès, affirme Stéphanie en souriant. Nous avons créé un laboratoire et le test a réussi. Ainsi, nous avons réalisé 200 000 € de chiffre d’affaires avec 25 m² et 300 bénévoles. Nous pouvons nous applaudir ! »
Dans la salle, les adhérent.e.s commentent. C’est vrai que pendant la crise sanitaire, l’association Les Amis de La French Coop n’a pas chômé : le nombre de produits référencés a bien augmenté (+ de 500), le vrac a fait son entrée, les ateliers sont passés en visio, et plus de liens ont été renforcés avec les producteurs et le tissu local. Stéphanie rappelle le partenariat avec le RCA Rugby, les Voisins Entrep’Renan, la participation au Forum des associations, à la Semaine du Goût…
Pourtant pour Les Amis de La French Coop, pas question de s’asseoir sur ses lauriers, fussent-ils bios et de proximité…
« Ce laboratoire a une limite, enchaîne la présidente. L’ors de l’Assemblé générale extraordinaire d’octobre, nous avons voté le changement de modèle. “Les Amis de La French Coop l’association” se transforme en coopérative, en conservant ses valeurs fortes. »
Les raisons on les connaît : développer le projet, pérenniser l’engagement des bénévoles, disposer de fonds propres, avoir une capacité d’emprunt… et donc une capacité à s’agrandir. Le projet de la Grande épicerie, c’est 2 000 références, un.e salarié.e sans doute à mi-temps, une chambre froide pour préserver les produits en été (le rêve du Groupe de Travail Producteurs, ses membres apprécieront et tous les autres gourmands également !).
« C’est un gros challenge et je compte sur vous, conclut la Présidente. Tous ensemble, nous construisons ! »
Et de passer la parole à Monsieur le Maire Manuel Aeschlimann, venu avec son équipe. Il rappelle l’engagement de la ville dans le projet depuis ses débuts « félicitations à tous » et son soutien à une alimentation locale et de qualité… « vous apportez de la douceur dans un monde très dur » le type de projet qui renforce les liens entre les citoyens d’un même quartier, car La French Coop va au-delà du simple magasin, c’est là tout l’intérêt !
« le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas… »
L’intervenante suivante sera Tania Pacheff, nutritionniste et consultante en santé environnementale. Simple, pédagogue et souriante, Tania va parler des micro-biotes – ensemble des populations microbiennes, de leur rôle dans l’alimentation et de leur impact sur la santé.
L’infertilité, l’obésité, le diabète, les troubles du comportement augmentent et chacun peut agir.
« Les causes sont nombreuses : pollution, bruit, stress, sédentarité, désinfections récurrentes… », résume Tania.
Enlever un facteur empêche ou retarde l’apparition de la maladie.
« Je vous propose de remettre les bactéries utiles dans vos assiettes. »
Parmi les bonnes pratiques alimentaires, on peut citer :
- préférer le bio (baisse des cancers de 25 %) – 40 additifs autorisés comme 300 en non bio,
- diminuer sa consommation de viande et privilégier les végétaux, les céréales,
- choisir des petits poissons, en début de chaîne alimentaire,
- laver le riz à grande eau car il produit naturellement de l’arsenic…,
- vérifier que les œufs sont indiqués 0 ou 1. À partir de 2, les poules sont élevées en cage…
« De plus, il faut veiller à renouveler les micro-biotes, poursuit la nutritionniste. Pour cela, manger des choses fermentées tels que choucroute, ail noir, lait Ribot, pain au levain ; adopter les fibres et les légumineuses, les bananes, les artichauts… »
Et faire vraiment attention aux contenants (et aux ustensiles) car le plastique est bourré de perturbateurs endocriniens, dont on profite hélas encore plus quand le contenant est chauffé.
Dans la salle, les visages s’assombrissent. Il faut renoncer aux canettes car elles contiennent un film en plastique, abandonner le papier cuisson enduit d’une huile issue du pétrole, oublier les biberons en plastique, les poêles antiadhésives et bien sûr le papier film et son comparse l’aluminium… Heureusement, une solution existe : un contenant en verre ou en terre, à recouvrir avec des Bee Wraps, l’éco-emballage qu’on peut acheter ou faire soi-même avec de la cire d’abeille chauffée et déposée sur du tissu.
L’assistance respire. Ces conseils sont simples à suivre et en bonus, ils contribuent à la protection de l’environnement ! On le sait : le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas…
« je vous invite à venir voir tout ça de plus près, chez moi »
Le temps de quelques applaudissements et c’est Sébastien Lefrançois, boulanger de « La belle Façon », qui prend la parole. Cet ex-danseur et chorégraphe est boulanger depuis 3 ans. Et là aussi, les participants sont tout ouïe. Le producteur référencé à La French Coop explique l’intérêt des variétés anciennes : le gluten est très bien assimilé par l’estomac et elles sont naturellement résistantes aux attaques des insectes et champignons.
Il aborde le sujet qui fâche, celui du prix de ses pains :
« Savez-vous qu’un kilo de farine coûte 34 centimes pour un industriel, à 44 centimes pour un indépendant, 1,20 € en bio, 2 à 3,50 € pour une variété ancienne ? Et que pour faire un vrai levain, celui qui rend le pain digeste, il faut 10 heures minimum ? »
Comme quoi les « pains au levain » industriels n’ont du levain que le nom et la baguette à 1 euro a forcément des vices cachés… Ses explications sont passionnantes.
Sébastien parle aussi pétrissage manuel, moindre taux en sel : 16 g pour les pains de La Belle Façon contre 27 g pour les pains classiques… enthousiasmé par l’accueil des « Frenchcoopiens » il lance « je vous invite à venir voir tout ça de plus près, chez moi en 2022 ! », on ne va pas nous le dire 2 fois !
En attendant, après l’heure des interventions, c’est l’heure de la dégustation. Des pains de La belle Façon d’une part, pain seigle et noix, pain à l’ail, pain cacao et orange confite… d’autre part de tout le buffet amené par les adhérents : tartes, cakes, gâteaux… et boissons qui plaisent aux grands comme aux petits, dont des nouveautés à venir à l’épicerie. Quel régal !
Verre ou quiche aux légumes à la main, les adhérents discutent, découvrent qui est membre de quel GT (groupe de travail), visitent les stands : Cyanodream et la poésie de ses tableaux bleutés… L’Enjoliveuse et ses lampes up-cyclées élégantes et originales, Bookimini et sa box de lecture pour enfant, le SEL avec des confitures délicieuses et des astuces antigaspi où les chaussettes deviennent des lavettes, les t-shirts des sacs à linge, les magazines des enveloppes… Et aussi Léfé dont les jolies bouteilles contiennent des produits d’entretien efficaces et écologiques, bientôt en boutique. Beaucoup de talents et devinez quoi, tou.te.s sont adhérent.e.s Les Amis de La French Coop !
Dans le petit théâtre près de la Mairie, la fête d’anniversaire dure jusqu’à 16 h, puis laisse place à une session d’accueil en boutique à la gare, la boucle est bouclée ! Après cette journée autour des 2 ans de la boutique, les adhérents ont 2 souhaits : remercier les organisateurs… et recommencer en 2022 !
Envie de relire l’article sur notre premier anniversaire ? C’est par ici !
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